Napola, une élite pour le Führer
Le film montre les rituels de soumission et de mise à l’écart. Il montre la peur, la solitude, le désespoir, les plaisirs sadiques des professeurs…C’est en écoutant les récits de son grand-père que Dennis Gansel a eu envie de réaliser ce film. Lui aussi a été élève dans une école d’élite nazie. Ce film ne manque pas d’émotion. Mais il ne brise aucun tabou. Les rituels et les épreuves de courage que montre « Napola » pourraient se passer dans n’importe quel internat d’élite. Ils n’ont pas grand-chose à voir avec le système nazi. Mais la terreur au quotidien, la forme particulière de déshumanisation qui régnaient dans ces Napolas n’apparaissent pas dans le film. On peut craindre que Dennis Gansel se soit laissé abuser par les histoires de son grand-père… Comme « La Chute », « Napola » cherche à humaniser le nazi. Une nouvelle génération de réalisateurs tente de jeter un nouveau regard, moins crispé, sur l’histoire allemande. C’est une bonne idée, mais les films en viennent à banaliser les crimes du régime nazi. Napola est techniquement très bien fait, il contient de superbes scènes de boxe, de grands sentiments et d’excellents comédiens. Mais le film ne répond pas à la question posée, pourquoi les gentils grands-papas d’aujourd’hui sont-ils devenus des Nazis ? Du coup, le système nazi n’est que le décor d’un drame de jeunesse… |